Michèle croit avec ferveur en la métempsychose numérique. Elle y aspire si fort, qu’elle franchit le pas et s’engage dans une transmigration clandestine. Son fils Raphaël l’aide à commander incognito un avatar corporel puis le (la) ramène chez-lui, d’autant qu’à trente-trois ans passés, il ne risque plus de s’installer en ménage avec une autre.

Lui n’est pas tout à fait de cet avis. Mais comment le dire à sa mère-avatar? Il n’y parvient qu’à moitié. Et, par souci des convenances et par peur du qu’en dira-t-on, il la confine dans l’appartement familial. Ce qui n’empêche pas celle-ci de s’activer sur les réseaux sociaux, de jour comme de nuit, de s’immiscer partout et de tenter, grâce à une détermination sans faille, d‘imposer sa volonté à tous et en particulier à son fils. Excédé, Raphaël décide, dans un ultime geste d’affirmation de lui-même, de fuguer. Au cours de ses pérégrinations, il rencontre Jeanne et s’installe chez elle. Mais cela ne change rien au comportement de sa mère, au contraire…

Avec ce premier roman désopilant, Gabriel Naëj, chercheur en intelligence artificielle, décrit les absurdités et la cocasserie d’un monde où les esprits errants de ceux qui ont trépassé côtoieraient les vivants. L’intelligence artificielle et ses dérives y sont abordées par le genre romanesque et par l’humour.