À la surface de l’été
Laurence Werner David
Chacun des volets de ce lumineux triptyque évoque en pointillé le destin de trois hommes, dont on devine les failles, les souffrances, les contradictions dans un style délicat. Pascal Quignard, proche de l’auteur, parle de cette œuvre comme d’un triptyque de la perte.
Chaque personnage est saisi à un moment-clef de sa vie, où il dresse le bilan des liens qui l’attachent au monde : le couple, la filiation, la culpabilité – jusqu’à la fuite, l’explosion des repères et des carcans.
Derrière la montagne : Antoine, son père, sa mère, ses frères sont réunis quelques jours à la montagne, dans le chalet familial, avec quelques amis – lesquels finissent par s'éclipser. Les laissant seuls avec Gina, qui deviendra la maîtresse du père, et Jean dont la présence est toute d’ombre et de mystère. Le séjour se finira sur la mort de l’un deux, puis l’hiver reviendra, le dernier, celui d’une ultime disparition derrière la montagne…
Éclats de fuite : Récit à la deuxième personne mené par une narratrice, qui retrace le destin d’un ancien militaire, homme volontaire et cruel. Un jour de juin, il part quelques jours dans un hameau de haute montagne avec sa femme, où il retrouve une de ses anciennes élèves et l’« homme mauvais », sorti de l'hôpital psychiatrique depuis peu. Leurs destins vont se nouer et le roman se clore en apothéose, dans un plan-séquence prodigieux.
À la surface de l’été. Récit à la première personne d’un ancien éducateur spécialisé dont la femme disparaît du jour au lendemain, abandonnant mari et enfant pour une cause mystérieuse. Le narrateur multiplie les déplacements, change d’amis, de travail et de maison pour tenter d’évacuer toutes les poussières des événements, et tendre ainsi vers son propre effacement.
Trois romans en un : Derrière la montagne, Éclats de fuite et À la surface de l’été.
Trois récits poignants d'humanité qui associent la présence captivante de la nature et l'imprécision de tous ces êtres saisis sur une crête fragile de leur parcours.